Je n’ai rien contre les libertins, je fréquente de temps en temps des lieux (plages, comme les bords de l’Ain) partagés entre libertins et naturistes et leur présence ne me dérange pas. Je n’ai pas de jugement moral sur leurs activités. En général, ils sont très respectueux et n’insistent pas et pratiquent très discrètement.
Simplement, il s’agit de deux mondes différents qui ont occasionnellement la nudité en commun.
Le problème vient de ce tout le monde ne le ressent pas comme cela. Il est des acharnés qui, pour des raisons morales, veulent les voir disparaître et qui du coup mettent les naturistes dans le même sac.
Il est au bord de l’Ain, une zone magnifique, fréquentée depuis de nombreuses décennies par des naturistes et des libertins qui se disent naturistes. Beaucoup sont à la fois nudistes et libertins.
Quelques personnes des communes concernées tentent tous les mauvais coups pour nous chasser.
Il semble que la maréchaussée ait abandonné d’intervenir, mais on nous a interdit le stationnement à proximité, et quand il a été rétabli, car l’interdiction était illégale, un agriculteur a labouré l’accotement jusqu’au goudron, s’adjugeant au passage un espace public. Un chemin communal a été fermé par une barrière. Finalement, le stationnement est impossible dans un rayon de plus d’un Km autour du point d’accès au site, obligeant à marcher longuement et dangereusement le long d’une route à forte fréquentation.
La fréquentation dépasse largement une centaine de personnes les jours de beau temps. Mais quand je discute avec certains des nudistes sur place, pas un n’est prêt à se rebeller contre ces mesures. Et bien, on marchera, ou on ira voir ailleurs. Tant pis pour les vrais naturistes. D’ailleurs, très peu des personnes présentes savent qu’il existe une fédération de naturisme et encore moins l’APNEL. Cela ne les concerne pas. Ils ne se considèrent pas comme naturistes.
Alors, pourquoi irions-nous les chercher quand ils sont accusés pour les défendre ? Il est des structures et associations homosexuelles ou autres dont c’est l’objet. Pourquoi ne se tournent-ils pas vers elles ?
Prendre leur défense, c’est entretenir une fois de plus la confusion entre libertinage et naturisme qui nous est si préjudiciable auprès de la perception du grand public.
Donnons-leurs, amicalement, des conseils, puisque nous sommes devenus des spécialistes en la matière, mais n’allons pas les défendre.
Quand-à la jurisprudence qu’impliquerait un tel jugement en première instance, je n’y crois guère (un coup dans un sens, un dans l’autre).
Il est beaucoup plus embêtant d’avoir perdu en cassation, ce qui là, fait vraiment jurisprudence.
Extrait de l'article qui relate cette affaire, et qui a démarré le présent fil de discussion (sous réserve, évidemment, de l'exactitude des informations) :
"Le procureur rappelle que le prévenu s’est exhibé nu dans un endroit accessible aux regards d’autrui, ce qui caractérisé les poursuites. «Trois policiers l’ont contrôlé nu, dit-elle. La question de se livrer à un acte obscène ne figure pas dans les conditions. Il existe des clubs de randonnée sans vêtement, mais les adeptes savent qu’il y a une prise de risque. Il faut préserver la pudeur et les bonnes mœurs, c’est le sens de cette infraction. Son loisir est illégal.»"
Vous avez bien lu : "illégal". Et ça vous laisse indifférent ? Ne venez pas vous plaindre si vous avez des ennuis un jour ou l'autre.
l faut préserver la pudeur et les bonnes mœurs, c’est le sens de cette infraction. Son loisir est illégal.
Nous revenons donc en 1994 avec outrage à la pudeur!
Je ne suis pas sur d'avoir tous les éléments mais d'un côté, je comprends que le comportement du dit personnage ne plaide pas en sa faveur mais d'un autre côté, je trouve le jugement déplacé et hors de propos. Qu'il soit condamné lourdement pour défaut d'assurance, CT... ce serait logique mais je crois qu'il s'agit d'une amende et d'un retrait de points.
Les arguments avancés dans ce forum sont intéressants d'un côté comme de l'autre. Faut-il défendre le cas ou l'éviter????
C'est sûr que le bonhomme est très spécial, mais je pense c'est un type un peu paumé, pas très au fait des arcanes de la justice et qui depuis des années en prend plein la tête. Nous sommes d'accord qu'il ne fait de mal à personne contrairement à ces caïds de banlieues sans moralité qui s'en prennent aux biens et aux personnes mais qui s'arrangent pour narguer la justice. Je n'aime pas cette justice faible avec les forts et forte avec les faibles et c'est pourquoi il faut le défendre. D’ailleurs, la justice elle-même l'a condamné à des injonctions de soins parce qu’elle a estimé que c'est un malade, alors pourquoi continuer à taper dessus? Je sens de la part de la justice la volonté d'avoir le dernier mot alors que son comportement ne présente aucun danger pour quiconque.
Ce serait notre honneur de chercher à l'aider et peut-être l'occasion de faire savoir qu'un procureur (c'est un magistrat) se permet de faire de la morale en affirmant "qu'il faut préserver la pudeur et les bonnes mœurs", détournant ainsi la fonction de la loi et l'esprit de l'art. 222-32.
Tant selon la Cour de Cassation que selon la Cour Européenne des Droits de l'Homme, un procureur français n'est pas un magistrat, le procureur en France n'ayant pas assez d'indépendance. Il ne suffit pas d'avoir une robe noire à hermine et d'être sorti de l'Ecole Nationale de la Magistrature pour être magistrat.
Ab bon, selon quelles sources ?
Désolé de te contredire sur ce point de détail, mais oui, en France, un procureur est un magistrat du parquet. Non seulement ils sortent tous du même moule (même s'il y a de plus en plus d'intégrés, pas toujours au même niveau d'ailleurs, recrutés pour faire des économies: comme une certaine personne que je ne nommerais pas et qui a été garde des Sceaux) mais les changements entre siège et parquet, même s'ils ne sont pas très fréquents, sont possibles dans une carrière de magistrat. En effet, il ne faut pas en principe rester plus de 10 ans dans un même poste et certains en profitent pour changer de fonction: "assis" ou "debout", pénal ou civil.
"En France, le procureur de la République ou la procureure de la République, est le magistrat du ministère public [...]"
le terme de magistrat a plusieurs sens.
Un maire est le premier magistrat de sa commune, un Président de la République exerce la magistrature suprême.
Mais un procureur, qui est nommé par le gouvernement et est aux ordres de ce dernier, n'est pas une autorité judiciaire, comme les "magistrats" du Conseil d'Etat ne sont pas non plus des magistrats (et ceux de la Cour des Comptes aussi).
Je viens de vérifier, je viens de lire un article de Renaud Denoix de Saint-Marc, qui fut vice-président du Conseil d'Etat (au sommet donc de la fonction publique, vu que le président du Conseil d'Etat est le Premier Ministre, poste vacant en ce moment).
Ma source, elle est ici:
"La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), dans un arrêt du 23 novembre 2010 (Moulin c/ France), puis la Cour de cassation dans un arrêt du 15 décembre 2010, ont estimé que le ministère public français ne présentait ni l’indépendance ni l’impartialité requises pour être considéré comme une autorité judiciaire au sens de l’article 5 de la Convention européenne des droits de l’homme (ConvEDH)."
Je complète:
"La nature et le fonctionnement du ministère public français font l’objet depuis quelques années, sous l’influence notamment de la CEDH, d’une contestation croissante qui prend principalement la forme d’une critique du statut des procureurs et d’une remise en cause de l’unité du corps judiciaire.
D'une part, le statut des procureurs français contient deux particularités :
- leur mode de nomination permet au pouvoir exécutif de passer outre un éventuel avis défavorable du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) ;
- ces magistrats peuvent recevoir des instructions du garde des Sceaux. À cet égard, la loi du 25 juillet 2013, modifiant l'article 30 du Code de procédure pénale (CPP), a supprimé la possibilité auparavant offerte au ministre de donner des instructions écrites individuelles de poursuites dans des dossiers particuliers. Restent les instructions générales, dites de « politique pénale », dont la légitimité souffre moins la contestation."
Détails ici: https://www.vie-publique.fr/parole-dexpert/38545-la-question-du-juge-dinstruction-et-du-statut-des-procureurs
Je persiste et signe, je ne racontais pas n'importe quoi.
Nous avons envoyé aujourd'hui une lettre d'information "à l'arrache" à nos adhérents et un rendez-vous est prévu ce soir en visioconférence concernant cette dernière "affaire d'exhibitionnisme" jugée par le Tribunal de Compiègne (car il n'a que jusqu'à demain jeudi pour faire appel).
Et pour que nos adhérents puissent y voir plus clair, nous leur proposons aussi de participer à la visioconférence de ce soir (mercredi 8 octobre 2025 à 20h) concernant, entre autres, le jugement de Didier par le Tribunal de Compiègne.
Didier a d'ailleurs accepté d'être présent à partir de 21h pour s'expliquer et répondre à nos questions.
Les échanges lors de cette visio ayant vocation à rester confidentiels, nous mettons en suspend ce sujet. Nous sommes en attente de documents concrets qui nous permettraient d'y voir plus clair et notamment d'estimer comment il serait possible de l'aider, le cas échéant.
