Pour l'élection d'un maire, je vais prendre un exemple.
Les électeurs ont élu A élus Verts, B élus socialistes, C élus LFI, D élus macronistes, E élus LR, et F élus RN.
On va devoir élire le maire.
Le RN va dire "c'est moi qui ai le plus d'élus, je dois donc être maire".
LFI va dire "nous sommes dans la Nupes, alors Verts et socialistes doivent voter pour moi".
Mais les macronistes vont dire "socialistes + verts + nous, c'est nous qui sommes les plus nombreux, et de loin".
Rien n'est joué d'avance.
A Fresnes (94) où j'ai passé ma jeunesse et où je suis ensuite revenu habiter (avant de déménager à Antony (92) ville limitrophe, le conseil municipal avait été élu en 2014, et Jean-Jacques Bridey, PS, était maire. JJ Bridey en 2017 est devenu député macroniste (et président de la Commission de la Défense à l'Assemblée Nationale). Il y a donc eu une élection pour nommer son successeur. Et, alors que le groupe PS avait 80% des voix, ça s'est joué à une voix près: le PS s'est simplement divisé en deux, une partie macroniste et une qui a fait alliance avec LFI et le PCF (et a élu Marie Chavanon, PS, et anti-macron, maire). Et ça n'était pas joué d'avance, et ça a chauffé fort. En revanche, à la Communauté d'Agglomération, c'est le contraire qui s'est passé: les socialistes ont (tous sauf deux) voté pour une alliance avec les macronistes. Autant dire qu'entre eux (et dans les deux camps ils ont dit "c'est à vous de quitter le PS, pas à nous"), ce n'est pas l'entente cordiale!
En France, tout mandat impératif est nul, et "Ah bon alors si tu es élu conseiller municipal sur la liste de Untel, tu as le droit de voter pour élire Duchmol de l'opposition , comme maire ?": ce n'est pas comme ça que ça se passe. C'est seulement que, élu sur la liste Untel, Untel peut soit s'opposer à Duchmol, soit faire alliance avec lui. Et c'est fréquent ces cas de figure! J'invite juste Timbuktu à regarder de plus près les élections municipales. Si dans les plus grandes villes, en général, au moins au deuxième tour, il y a deux camps, une majorité et une opposition, dans des plus petites communes, l'élection du maire n'est pas forcément une formalité.
Et puis regardez Marseille: Michèle Rubirola n'a été maire que quelques semaines...
A Grenoble, puisqu'on parle de Grenoble, les socialistes ou les verts sont sacrément divisés (à l'intérieur de chacun de ces partis)! Au point qu'une mise en minorité du maire et l'élection d'une autre personnalité n'est pas du tout une hypothèse à balayer d'un revers de la main.
Le bon sens timbuktien, voire...
J’ai même connu un cas récent de démission en nombre dans une « petite commune » de conseillers municipaux de la majorité suivie par une démission simultanée de tous les conseillers municipaux de l’opposition.
Résultat : Nouvelles élections imposées par la préfecture. La maire mise en minorité n’a même pas « pu » se représenter.
Pour vous Messieurs, à Grenoble ou ailleurs (trouvé sur facebook).
Je n'ouvre pas de sujet spécial pour Genève, parce que c'est exactement la même problématique, mais les gestionnaires de Vivrenu peuvent très bien déplacer mon message s'ils veulent ouvrir un autre fil de discussions (où forcément on se répètera).
Remarques personnelles:
- si j'habitais la région lémanique et si j'étais une femme, je me précipiterais à une piscine genevoise histoire de marquer le coup. Si dès les premiers jours des femmes arrivent seins nus à la piscine, le pli sera pris. Après pourra fonctionner le principe du "les plus gênés s'en vont", ou alors ils restent et s'habituent, et c'est alors quelque chose de positif pour tout le monde.
- dommage que les seins nus ne soient pas défendus pour eux-même, mais comme contrepartie au burkini, et que ce soit la droite qui défende la laïcité et l'égalité H/F.
Suisse : Genève autorise le burkini… et les seins nus
En acceptant « tout type de maillot de bain », la ville de Genève ouvre ses piscines au burkini comme au topless. Une fausse idée d’égalité ?
De notre correspondant à Genève, Ian Hamel

Temps de lecture : 3 min
Pour Alia Chaker Mangeat, conseillère municipale du centre de la ville de Genève, la cité de Calvin a peut-être mieux à faire que d'« importer un conflit franco-français » et de se prendre la tête sur le burkini dans les piscines municipales. Lundi, par 38 voix pour, 33 contre et une abstention, la ville a modifié le règlement dans ses bassins. Il ne fait plus mention des tenues exigées, évoquant simplement des tenues « décentes et appropriées ». Ce qui veut dire que le burkini comme les seins nus sont dorénavant autorisés.
Mais, comme on peut s'en douter, les élus ne se sont pas déchirés sur les femmes qui ne portent pas de soutien-gorge, mais bien sur ce maillot de bain qui couvre le tronc, une grande partie des membres et même la tête. En France, en mai 2022, la ville de Grenoble avait adopté un nouveau règlement permettant aux usagers de couvrir davantage leur corps. Les juges du tribunal administratif de Grenoble ont prononcé la suspension de ce nouveau règlement. Une suspension confirmée par le Conseil d'État en juin 2022, considérant que ce nouveau règlement intérieur à Grenoble « affecte le respect pour les autres usagers de règles de droit commun trop différentes »
« Le burkini, on s'en fout »
En Suisse, l'interdiction de la burqa et du niqab est du ressort de la Confédération. En revanche, aucune loi fédérale ou cantonale ne réglemente le port du burkini, la décision revient aux municipalités. Pour imposer un nouveau règlement à Genève, la gauche et les Verts ont fait profil bas. À l'image du socialiste Pascal Holenweg, à l'origine de la proposition, qui déclare : « Nous ne parlons que de tenues de bain. Le burkini, on s'en fout. » Et, pour une élue écologiste, il faut penser « aux personnes enceintes, aux personnes handicapées, à celles qui ont des cicatrices, des problèmes de peau ». En d'autres termes, ce changement de réglementation ne concernerait pas les musulmans, mais les personnes « qui ont des complexes ».
Des arguments que la droite, très hostile à l'autorisation du burkini, ne prend guère au sérieux. Il y a quelques semaines, Bertrand Reich, président du Parti libéral-radical (PLR) de Genève, cité dans Blick, assure : « Le burkini est un symbole de l'islamisme, et de tout ce qui va avec, notamment de ce qui se passe en Iran en ce moment. Il serait paradoxal d'autoriser ce symbole au moment même où, dans ces régions, des femmes se battent et certaines meurent pour combattre l'islamisme. »
L'extrême droite annonce un référendum
Michèle Roullet, également PLR, déclare : « Nous sommes face à un véritable combat idéologique face auquel personne n'est dupe. Ce texte souhaite imposer une vision dogmatique dans nos piscines. » Pour l'Union démocratique du centre (UDC), le parti le plus à droite de l'échiquier politique, « les extrémistes revendiquent par ce vêtement leur appartenance à la charia et leur refus de s'intégrer ». Comme à son habitude, l'UDC souhaite lancer un référendum afin que le dernier mot revienne aux Genevois. Pour cela, il lui faudra recueillir 3 200 signatures en quarante jours. Ce matin, les deux principaux quotidiens de la ville titrent d'ailleurs sur ce probable référendum : « Référendum annoncé contre le burkini dans les piscines municipales », écrit La Tribune de Genève, « À Genève, les piscines municipales autoriseront le burkini, l'UDC va combattre la mesure », annonce Le Temps.
En ce qui concerne la liberté pour les femmes de se baigner les seins nus dans les piscines, il n'y a d'autant pas eu de vagues que cette autorisation a déjà été accordée pour celles qui préfèrent l'eau froide du lac Léman ou du Rhône. À la suite d'une pétition dénonçant l'excès de zèle de la police, en 2017, le gouvernement cantonal a modifié le règlement datant de 1929. « Nous abaissons nos principes moraux concernant le haut du corps », avait alors expliqué le président du Conseil d'État.
« Nous abaissons nos principes moraux concernant le haut du corps »
Je trouve cette phrase superbe, cela recentre le débat et la France devrait s'en inspirer: la vision du corps dans l'espace public est un problème non pas de droit pénal (les atteintes aux biens et aux personnes) mais de morale.
Et mon souhait le plus cher est que ces principes moraux soient encore abaissés, jusqu'aux orteils...
J'aimerai bien savoir qui du topless ou du burkini s'est imposé dans les piscines grenobloises .