« Silence! », « Ne souriez pas ! »… les ordres du photographe américain Spencer Tunick fusent dans le mégaphone en ce petit matin frais et humide à Lyon. Autour de lui, 1.480 figurants, nus comme des vers, tentent de bonne grâce de s’y conformer, pour l’amour de l’art.
Hommes et femmes de tous âges, ils sont arrivés à 4h30, de Lyon et de sa région pour la plupart, de beaucoup plus loin pour certains, pour la première réalisation de ce type en France du photographe américain, qui a déjà rassemblé des milliers de personnes nues à Barcelone, Londres ou New-York.
Un peu avant 6h, Spencer Tunick, en pantalon et chemise de toile noire, monte sur un escabeau pour saluer ses « collaborateurs » et évoquer le sens des deux lieux choisis pour ses prises de vue: le port fluvial Edouard Herriot et le confluent, où la Saône rejoint le Rhône.
« Le port et ses conteneurs représentent le commerce, le mystère de tout ce dont nous avons besoin pour vivre, ou pensons avoir besoin, et qui transite là. Le confluent, c’est la rencontre, et j’aime à penser aux deux fleuves comme aux jambes d’une femme », explique-t-il, dans un silence recueilli.
Installé dans une nacelle à 15 mètres de hauteur, l’artiste lance ses ordres sans ménagement, tandis que ses assistants traduisent et répètent au mégaphone: « Silence, Spencer a besoin de concentration… ».
Pendant une heure, les figurants s’exécutent, s’avancent, reculent, se tournent, lèvent les jambes, s’allongent sans broncher sur le bitume froid et humide du port, démentant seulement par des rires et des sifflets l’aspect parfois concentrationnaire de la scène.
Puis, tout le monde se rhabille et prend le chemin du confluent. Sur cette bande d’herbe au bord de l’eau, l’impression de confinement disparaît et l’ambiance se détend. Les figurants expliquent qu’ils sont venus « pour le plaisir », « pour l’art », « pour l’expérience ».
« Je tenais absolument à le faire, juste pour le plaisir de courir nu sur l’herbe au coeur de Lyon, cette ville que l’on dit si bourgeoise et coincée », explique un jeune Lyonnais.
« Nous aimons les photos de Spencer et poser pour lui est une expérience sociale et libératrice », ajoute Diane Wailes, venue de Londres avec sa famille et qui a déjà posé pour les photos réalisées à Bruges (Belgique) et à Newcastle (Royaume-Uni) cette année.
A 10h, la seconde séance de déshabillage est saluée par une première éclaircie du ciel et un vol de cygnes sur la Saône. Les ordres secs fusent toujours par les mégaphones, mais ils ont de plus en plus de mal à décourager les figurants de sourire.
Les photos seront exposées en novembre dans le cadre de la Biennale d’art contemporain qui s’ouvre mardi à Lyon.
Voir la vidéo du sujet par le journal télévisé du France 2 du 11 septembre 2005
Voir la vidéo du sujet par le journal télévisé de Tf1 du 11 septembre 2005
Voir la vidéo du sujet par le journal télévisé de France 3 région Rhones Alpes du 11 septembre 2005
Voir la vidéo du sujet par le M6 infos du 11 septembre 2005
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Lyon: plus d’un millier de personnes nues devant l’objectif de Spencer Tunick
AP | 11.09.05 | 21:25
ajoute AP Photos
LYON (AP) — Pour sa première « installation » en France, le photographe américain Spencer Tunick, mondialement connu pour ses photos de foules nues, a fait poser dimanche matin dans le plus simple appareil quelque 1.500 personnes réparties sur deux sites lyonnais.
L’artiste avait été invité à réaliser cette performance dans le cadre de la Biennale d’Art Contemporain de Lyon, qui s’ouvre lundi et durera jusqu’au 14 décembre.
Sur les 3.500 inscrits, moins de la moitié des « modèles » ont été retenus pour ces séances qui avaient pour sites le port Edouard-Herriot et la presqu’île de Lyon, à la confluence du Rhône et de la Saône, par un temps couvert et plutôt frais.
Dans les deux cas, au milieu des conteneurs du port ou dans l’atmosphère champêtre de la rencontre des deux cours d’eau, sites distants d’environ un kilomètre, Tunick a fait poser les participants dans toutes les positions, debout, couchés, les jambes en l’air, et bien sûr entièrement nus.
Entamées vers 7h30, ces deux séances successives se sont achevées vers 11h, suivies d’un grand pique-nique, cette fois inaccessible à la presse.
A en croire les plaques d’immatriculation des voitures stationnées autour des deux lieux retenus par le photographe, les participants, arrivés dès 4h30 sur place, venaient d’un grand quart Sud-Est de la France.
Des tracts avaient été distribués fin juillet dans tout Lyon afin d’inciter les habitants à participer à cet événement, également filmé. Les photos issues de ces séances seront envoyées aux participants et exposées dans un musée de la ville.
Agé de 38 ans, Tunick a commencé à réaliser ses « installations » éphémères en 1992, avec quelque 25 personnes posant nues devant le siège de l’ONU. Depuis, il a organisé un peu plus de 65 rendez-vous dans différents pays tels que l’Angleterre, où un prêtre a participé incognito aux photos, et le Chili, où les autorités ont failli interdire l’expérience, alors que près de 5.000 personnes avaient répondu à l’appel.
http://permanent.nouvelobs.com/culture/20050911.FAP1602.html
Ton avis complète bien le mien….c’était vraiment génial!
Je viens de découvrir le blog d’un jeune mec qui retrace encore cette journée ….va voir : http://blog.1constant.gayattitude.com/20050912114338/
Amicalement !
Denis
Savoir que mon pays n’est pas encore dans l’union d’Europe mais l’espoir que nous pouvons avoir l’occasion d’inviter l’homme comme ceci ici prendre quelques-uns imagine le pays d’ici. mon est renommé comme le vieux pays naturiste et nous avons ici beaucoup de naturistes sur notre plage naturiste ici dans belgrade j’ai beaucoup d’amis qui seront très heureux poser au spencer exactement bravo le spencer.vlada
Bravo à l artiste il réunit vraiment les foules, ça fait plaisir.
Spencer tunick a choisi Lyon et il a bien choisi, j’imagine vraiment ce genre d’évenement à Paris ou dans d’autre ville de France